Dans un jardin sicilien
J’arpente ce jardin sicilien comme on feuillette un carnet de notes : fragments de métal rouillé, pierres sèches, agrumes abîmés. Une suite de petits signes qui témoignent des forces en présence — sécheresse, lenteur, entropie, résistance. Les images captent le moment lent où l’objet bascule : le citron devient compost, le tuyau se fait promesse d’eau, le fer forgé suggère le passage sans jamais l’ouvrir. Chacune révèle un dialogue ténu entre matière inerte et vie persistante ; ensemble, elles dessinent la cartographie intime d’un lieu dans lequel se croise le temps long, et la fragilité du présent.
Ouverture. Arche de fer forgé parmi les palmes ; vestige sans usage.
Fermeture. Le jardin s'arrête au pied d'une citadelle naturelle. Fin de journée sicilienne.
Pyramide au pays d'Archimède. Triangle d’acier rouillé autour d'une pierre, architecture improvisée.
Tuyau infini sur terre sèche, promesse d’irrigation rompue.
Olivier ancré dans le temps du jardin. Il était là avant lui.
Lézard pixel furtif.
Muret de pierres empilées. Rigueur provisoire. Modeste citadelle.
Fragment de citadelle, Citron minéral.
Citron corrompu dans l’herbe sèche, météorite végétal.
Pierre d'agrume
Lambeau textile promis à la terre.
Citrons du jardin au soleil.
Motif d'olives.
Nuit de l'olivier.
Jardin et rochers sous ciel gris.
Olivier dans la nuit du jour.
Citrons sous l'éclat nocturne.